Depuis plusieurs années, le marché du bio en France semblait en pleine expansion, porté par une demande croissante pour une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. Pourtant, depuis 2021, un phénomène préoccupant s’installe : le déclin de l’agriculture bio en France. Les ventes reculent, les producteurs peinent à écouler leurs récoltes et certains abandonnent même la certification bio.
Cette tendance interroge : comment expliquer ce recul dans un contexte où les enjeux environnementaux et de santé sont plus que jamais au centre des préoccupations ?
Les causes du recul du bio
Le déclin de l’agriculture bio en France s’explique par un ensemble de facteurs économiques, sociétaux et structurels. Comprendre ces causes est essentiel pour mettre en place des stratégies efficaces de relance.
1. Un contexte économique défavorable
La crise économique et l’inflation ont profondément modifié les habitudes d’achat. Les produits bio, souvent plus chers que les produits conventionnels, subissent une baisse de la demande. Les consommateurs privilégient désormais les prix bas, même si cela implique de renoncer au label bio.
2. Une concurrence accrue
Les labels alternatifs (produits locaux, HVE, sans pesticides, circuits courts) viennent concurrencer directement le bio, parfois avec un prix plus attractif et une communication tout aussi valorisante.
3. Une image fragilisée
Certaines campagnes médiatiques et débats autour du bio ont semé le doute sur la réelle valeur ajoutée de la certification. De plus, la complexité du cahier des charges reste mal comprise par le grand public.
4. Des producteurs en difficulté
Face à la baisse de la demande, de nombreux producteurs se retrouvent avec des stocks invendus. Certains reviennent vers l’agriculture conventionnelle pour assurer leur rentabilité.
Les enjeux environnementaux et sociétaux
Le recul du bio ne concerne pas seulement un segment de marché : il touche directement la transition agroécologique française. Moins de bio signifie :
- Plus de pesticides et d’engrais chimiques dans les cultures.
- Une perte de biodiversité et une dégradation des sols.
- Moins de soutien aux circuits courts et à une alimentation durable.
À l’échelle sociétale, ce déclin freine la démocratisation d’une alimentation plus saine pour tous.
Des solutions pour relancer la dynamique
1. Rendre le bio plus accessible
Mettre en place des politiques publiques de soutien (TVA réduite, aides ciblées) et encourager la grande distribution à limiter les marges sur les produits bio.
2. Renforcer la pédagogie
Mieux informer les consommateurs sur la valeur du bio, ses bénéfices pour la santé et l’environnement, et démystifier son coût réel sur le long terme.
3. Soutenir les producteurs
Augmenter les aides à la conversion et au maintien du bio, développer des débouchés dans la restauration collective et favoriser les contrats directs entre producteurs et consommateurs.
4. Miser sur le bio local
Associer les arguments du bio et du local pour renforcer la confiance et créer un sentiment d’appartenance chez les consommateurs.